De vous à moi, quelque chose s’est passé. Comme une métamorphose attendue, espérée, une alchimie que l’on regarde opérer, avec plaisir et presque fascination.
De vous à moi, le temps qui a passé, le groupe qui s’est resserré ont joué en notre faveur pour que ce deuxième temps de résidence avec la Compagnie Aïda tienne toutes ses promesses, pour que, dès le lundi, les énergies s’activent, les corps, les voix se lancent, avec encore un peu de retenue, d’hésitation, mais avec un élan qui nous a donné à voir la maturité acquise d’une année sur l’autre, maturité qui a permis aux deux groupes de STAV et de spécialité HLP (Humanités, Littérature et Philosophie) de s’associer dans une même dynamique, une même volonté d’entrer dans le jeu à partir de l’intime, de la famille.
De vous à moi, la perspective de la représentation à l’Adec le jeudi soir 19 janvier a mis une pression, ou a posé une perspective, un objectif pour le dire positivement.
Et de vous à nous, le matin de notre arrivée sur place pour une dernière journée de travail avec les comédiens, nous ne savions pas ce que le soir nous serions en mesure de proposer aux parents et collègues venus en nombre. Mais le spectacle ne serait pas vivant s’il ne réservait cette incertitude, et il ne serait pas si riche s’il n’autorisait ce moment de cristallisation qui, quand la lumière s’éteint, permet au groupe sur scène de s’engager, de jouer à fond la partition orchestrée par les comédiens.
Alors de nos élèves à nous, il restera cette expérience intense sur deux années, le sourire du salut, les regards qui pétillent, chez eux, chez nous, chez les spectateurs, et tous les moments, toutes les résistances, doutes, hésitations surmontées pour arriver à ce moment vivant de spectacle.